L'Histoire du monde expliquée aux Arthropodes

Arthropodes, il est temps de vous révéler le grand Mystère, rien que ça, qui mérite bien son m majuscule tant il est imposant. Car il est dit dans le grand ouvrage divin, du moins dans sa traduction de 1822 par Athanase III, prince imaginaire de Ziguinchor : « Si c'est écrit depuis des siècles après avoir été répété et déformé oralement pendant une poignée de millénaires, c'est que ça doit être vrai. » Est-ce le cas pour le grand Mystère ? Non. On en ignore le contenu, le contenant, le lieu et l'endroit.

J'avoue, d'ailleurs, ne rien savoir à son sujet et avoir utilisé cette menterie pour vous faire venir à moi. Nous parlerons plutôt d'histoire, comme il est indiqué dans le titre. Mais ne vous inquiétez pas, vous ne perdrez pas au change : l'Histoire du monde vaut son pesant de cacahuètes ; elle est bath, elle est chic.

Commençons donc notre récit par son origine supposée, bien avant la révolution Aron. En ce temps-là, les deux démiurges du Mont de la félicité s'ennuyaient ferme. Le matin, ils créèrent le chapeau, la moustache et le post-destructivisme. Ils se sustentèrent, firent une sieste et, voyant que leurs créations ne servaient pas à grand chose, décidèrent d'occuper leur après-midi à créer le monde. Voilà. Fin de la cosmogonie ! Le premier paragraphe s'achève et nous n'en sommes toujours qu'au soir du premier jour. Ça va être long !

Fort heureusement, à 19h28 de cette journée intense, la Déesse grand-mère, dans un éclair de génie, décide d'inventer l'ellipse. L'instant d'après, les dinosaures règnent sur le monde.

Peu portés sur la littérature, les terribles sauriens ne nous ont laissé aucun écrit. Tant pis pour eux, nous passerons directement à l’époque antique aviaire : à cette époque-là les oiseaux ne savent toujours pas tenir un stylo. Mince ! Changeons donc d'animal, car nous voici dans un cul-de-sac historique. Par chance, à cette même période, un autre arthropode, plus habile des ses mains, fait parler de lui, et pas seulement en gazouillant et en battant des ailes : l'homo sapiens.

Ce catarrhinien bipède inventeur de l'écriture, ce qui n'est pas rien, parvient à prendre le contrôle de la Terre. N'étant, après tout qu'un primate à gros nez, il est très vite dépassé par les événements : son incompétence déclenche la fin du monde – fin heureusement toute temporaire, car peu de temps après débute le règne des ratons laveurs. Enfin !