Lorsque le soleil est au plus haut, que sa chaleur engourdit les membres, le quidam juilletiste en villégiature dans une ville d'eau, la berdouille bien remplie après un repas trop copieux pour une fin de juillet, n'a pour seul but que la sieste. Après, on verra. Mais après, parce que là, franchement, reprendre trois fois du gefilte fisch à la suite du tournedos Rossini et du merlu à la crème, ce n'était pas une si bonne idée.
La divine roupillette, vient à point nommée, juste après le repas. C'est drôlement pratique. Elle serait arrivée avant, on n'aurait pas pu profiter du plateau de fromage ou de la tarte à la framboise de belle-maman.
Après un rot sonore bienvenu, le zig s'affale de tout son long sur ce qui se trouve le plus près de sa personne : un hamac dans un coin de jardin, à l'ombre d'un arbre dont le nom lui échappe, on verra après la sieste, hein, c'est pas ça qui va nous empêcher de dormir ; le fauteuil du salon, si le chien longiforme et apathique de la belle-famille n'a pas eu la même idée avant ; sur le lit d'une chambre fraîche à l'étage, mince, aurai-je le courage de monter l'escalier, c'est que ça fait haut et non, décidément, ce n'était pas raisonnable de finir le pâté de chevreuil avant la salade de gésiers.
Après une petite ronflette bien méritée, notre zigoto se réveille, soit par l'action du long et mou canidé qui aime les embrassades baveuses sur les lèvres des personnes assoupies, soit par le braillement d'un présentateur télé à la veste criarde qui va vous faire rêver en vous faisant gagner un lave-vaisselle ou l'encyclopédie du cyclisme en cinq volumes ou plus probablement parce qu'il gêne, le quidam, allongé sur les plus hautes marches de l'escalier — quel idée de s'endormir si prêt du but ?