La steppe

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Stendhal

Stendhal est un gars formidable. Vêtu de sa cape rouge et or, il parade dans les rues de la capitale chevauchant un ongulé amorphe et infirme à la robe crottée. Tout en écrivant sur du papier gras les historiettes et autres billevesées que lui dicte son cerveau malade à l’aide d’un vieux bout de fusain volé à un orphelin boiteux, il parvient, plein d'adresse qu'il est, à mener l’animal vers le lieu escompté sans que son esprit ne se trouble de la misère qui l’entoure.

Car Stendhal n’est pas mort ; prisonnier de la cour des miracles, il trotte vers la soupe populaire. Nous ignorons, tout comme lui, ce qui l’a amené là mais s’il fallait perdre son temps à chercher, il faudrait se tourner d’abord vers les critiques, puis les exploiteurs, et enfin la fatalité ; l’anachronisme et l’impossible aussi peut-être, mais plus tard.

Eh bien non, nous ne pouvons accepter une telle situation ! Stendhal est un grand parmi les grands, et aussi les petits, ce qui le rend encore plus grand. Il faut donc qu’enfin nous nous décidions à le porter aux nues, pour que sa coiffe élégante brûle sous les chauds rayons du soleil, tel un Icare mais avec du papier et une plume à la main.

Un bataillon d’élite devra être formé, qui, une fois armé, trucidera les critiques, éviscérera les exploiteurs et occira la fatalité, sans oublier le pillage et autres amusements de gentlemen. Puis, une fois que la soldatesque sera repue du sang de l’ennemi, nous pourrons couronner Stendhal et le faire sortir de cette fange ou il se roule comme un petit cochon.

Il va sans dire que Victor Hugo sera le premier pendu.