La steppe

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La Déesse Mère

La divinité en charge du maintien de l'équilibre du monde ne vit plus depuis bien longtemps sur le Mont de la félicité, chez ses parents, deux dangereux illuminés. Elle a dit adieu – façon de parler – à sa mère, à son père, à son frère et à son chien Pépite, le divin canidé, le jour où elle s'est rendue compte que la présence des deux fadas nuisait au maintien de son équilibre mentale.

Elle habite maintenant seule, ou pas, dans les étendues éthérées de l'espace. Sa vie privée est un mystère qu'elle sait très bien garder ; elle n'est pas divinité pour rien, après tout ! On lui prête de nombreuses amours à un taux défiant toute concurrence.

On, n'est pas n'importe qui. Fils de marin, petit fils de marin, il a navigué sur les sept mers, les cinq océans et les quatre coins du monde, soit seize lieux différents, et ce n'est qu'un début. Il a bourlingué, parcouru tous les continents et vécu d'innombrables histoires inoubliables. Ou presque. Car sa mémoire lui joue des tours, il ne se souvient plus très bien, et il raconte souvent un peu n'importe quoi. On peut bien dire ce qu'il veut, sa crédibilité est proche du zéro absolu, soit un tout petit peu plus que −273,15 °C. Résultat, ce que nous savons des amours de la Déesse mère ne vaut pas tripette.

Il est de notoriété public, par contre, que la Déesse mère a de nombreux enfants. Simple logique, après tout. Et qui sont-ils donc, ces mômillons ? Les animaux du grand panthéon, bien entendu, mais pas seulement : pour être plus précis, les eucaryotes, dans leur totalité, les procaryotes, et plus si affinité. Ça en fait du monde ! Elle a enfanté leurs ancêtres à tous il y a de cela bien longtemps, sous la forme de cellules simples, toutes petites mignonnes. Elle n'est donc pas, à proprement parler, une mère mais plutôt un aïeule très éloignée dont on a pas de nouvelles depuis très longtemps. Tous ses véritables enfants sont morts depuis des milliards d'années, alors, compatissants, ses descendants, uni ou pluricellulaires jouent le jeu et l'appellent maman, pour qu'elle ne soit pas trop triste.