Batailler fermement contre les Vikings

Cette activité de plein air a eu son heure de gloire vers la fin du IXe siècle en Europe. Il s'agit avant tout d'un jeu d'hommes fiers et rigolards. Les règles en sont simple : une équipe dite de Vikings, allant de quelques centaines à plusieurs milliers d'hommes, doit apporter aux sauvages du sud la culture de la moustache et la paix sociale à la Viking, tout en pillant de manière sportive les villes de l'adversaire. Ces derniers ont, quant à eux, un rôle très simple à jouer : essayer de rester en vie.

Jeu avant tout tactique, il est apparenté à la cesta punta par un arrière-cousin breton et au bilboquet du côté de son père.

D'abord jeu d'enfants, il devint très vite un sport de haut niveau grâce à la mise en place de confédérations en Europe puis tout autour du bassin méditerranéen. Il est à noter la tentative plus tardive d'introduire ce sport en Amérique, qui se conclut par un échec prévisible face aux activités de détente locales telles que le mariage en une heure à Las Vegas avec prêtre déguisé en Elvis Presley ou la poursuite en voiture dans les rues de San Francisco.

Bien que les grands champions de l'époque aient surtout été du côté des Vikings, quelques assaillis ont connu leur heure de gloire ; c'est le cas du grand champion Eudes Ier de l'équipe de France occidental dans les années huit cent octante. Ce dernier a révélé son caractère de gagnant en battant à domicile, à Paris, l'équipe danoise, secondé il est vrai par ceux que les commentateurs sportifs aiment à nommer les douze combattants héroïques de la tour.

Hélas, ce sport tomba en désuétude lorsque les Vikings, fiers d'une ultime victoire face à l'équipe anglaise, tombèrent dans le stupre et la consommation de thé à l'excès. Poussés par une force animal à rester discuter entre amis en mangeant des petits gâteaux, ils abandonnèrent rapidement ce noble art devenu barbare à leurs yeux. Ce fut une erreur oui, sans aucun doute, mais pour autant cela ne les détourna pas de la voie de la moustache, qu'ils aiment encore à arborer fièrement lorsque, l'humeur maussade et l'œil moite, ils se remémorent leur gloire passée en scrutant le lointain, juchés sur les hauteurs de Blackpool, Lancashire, lieu de naissance de Brian London, boxeur et prix Nobel de KO face à Muhammad Ali en 1966. Et ce n'est pas rien.