Le solenodon marcanoi

Le solenodon de Marcano, doit son nom à Eugenio de Jesús Marcano Fondeur, membre de l'espèce Homo sapiens, elle-même responsable de son extinction ­— celle du soricomorphe, le primate continuant encore et toujours de se multiplier en éteignant un à un les autres animaux de son écosystème, la sale bête.

Il se peut qu'un jour vous trouviez nez à nez avec un solenodon marcanoi dans une forêt d'Hispaniola. Vu la petite taille de l'animal, vous serez, à n'en pas douter, sur le ventre, au sol, après une chute d'un arbre — les primates aiment monter aux arbres n'est-ce pas ? Le petit mammifère sympathique en profitera pour vous mordre et vous inoculer son venin. L'intense douleur de la morsure sera suivie d'une forte fièvre puis d'une paralysie qui vous accompagnera jusqu'à la mort, sous 24h chrono, garantie et sans frais. Le solenodon marcanoi n'étant pas un gros mangeur, il laissera là votre dépouille et se contentera de vous faire les poches.

Les solénodontes participent à l'équilibre écologique des Antilles. Étant en petit nombre, il va sans dire que la situation est assez catastrophique de ce côté du globe — le côté gauche. Certes, il serait facile de blâmer les seuls primates qui pullulent dans les arbres de cette région, mais pourquoi se priver ? Blâmons-les avec entrain, dans une ferveur toute stendhalienne, vu que le terme en italique de cette phrase est vraisemblablement son invention !

Lorsque le solenodon marcanoi rencontre Stendhal, il doute. Car il ne vous a pas échappé, si vous suivez l'actualité, que ce brave homme est mort il y a quelque temps, et pas d'une morsure de solénodonte. Que faire ? L'éviter ? Léviter — ce petit animal en est-il seulement capable ? — ? L'événement étant assez rare, personne ne sait vraiment ce qui se passe alors. Mais cela serait bien de le savoir, parce qu'après tout, ça doit sûrement arriver de temps en temps. Autant prévoir.