Le lieu est aride, stérile, irradié. Ils l'ont fait sauter leur bombe et les hommes-lézards ont pris le contrôle de New-York en ruine. Les quelques survivants humains ont été réduits en esclavage ; ils déplacent des cailloux sous les coups de fouets de leur gardes-chiourmes entre deux immeubles délabrés. Le terrifiant Klâââeurg-ksss, un énorme reptile bipède aux écailles bleu canard, est maître de la ville.
La chaleur et les coups de fouet sont insupportables. Un vieil homme maigre, à la longue barbe blanche poussiéreuse, vêtu d'un seul pagne sale et usé, s'écroule d'épuisement. Un saurophidien à la mine patibulaire lui jette une gourde, ouverte, qui tombe au sol devant lui et se vide peu à peu de son contenant. À grand-peine, le moribond tente de la saisir. L'homme-lézard, les mains sur les hanches se met à rire à gorge déployée. Tout le monde s'est arrêté et regarde la scène : les homo sapiens, de lourdes chaînes aux pieds, et les sauriens vauriens, hilares. Une enfant, vêtue de haillons, se précipitent vers le vieil homme, à l'agonie sur le sol. Elle prend la gourde et tente de verser les dernières gouttes qu'elle contient entre les lèvres gercées du pépé. « Grand-père, tiens, bois doucement… Sniff, sniff » dit-elle en tentant de retenir ses larmes.
« Fffuii-clec-clec-clac1) ! » lui rétorque l'antipathique squamate.
Une détonation. Tout le monde se retourne. À l'horizon, un bourdonnement se fait entendre, de plus en plus fort ; un épais nuage de poussière l'accompagne. Il grandit, se rapproche, se répand et prend tout l'espace. On n'y voit plus rien. Ça tousse beaucoup. Le bruit s'arrête. La poussière retombe, lentement. Des voiturettes de golf sont maintenant présente au milieu de ce tableau post-apocalyptique. Un homme, barbu, habillé d'une combinaison gris métallisé est juché sur un des véhicule, le fusil nonchalamment posé sur l'épaule. Sous lui, le conducteur, l'œil torve, les cheveux longs crasseux, tout de cuir vêtu, sourit, les mains sur le volant. Ses autres acolytes, tous mal fagotés restent immobiles derrière lui.
« Libèrez les prisonniers, et il ne vous arrivera rien !
– Fffiu-clac-clac-clec-brooonaak2) !
– Ne jouez pas au plus malin avec moi ! Vous avez peut-être la force, l'agilité, la beauté, le charme, mais nous… nous… on a des voiturettes de golf ! »
Après je ne sais pas du tout ce qui s'est passé, vu que ma petite sœur avait enregistré un épisode des Aventures de Dick Turpin par dessus le film, sur la cassette.