Le grog à la cerise est une boisson euphorisante à base de cerise et dont l'efficacité contre les maladies les plus diverses n'est plus à mettre en doute. La littérature occidentale n'a-t-elle pas porté au pinacle ce remède miracle qui rend le poil dru et la moustache belle ? La question est rhétorique et la réponse est « bien sûr que si ! ».
La cerise sauvage du Bade-Wurtemberg (Baden-Württemberg), chassée depuis des millénaires par la tribu féroce mais néanmoins bien élevée des Joyeux Lurons de Tübingen, est un fruit comestible certes, mais avant tout hargneux. Combien de lurons sont tombés sous ses coups, combien ont péri lors d'âpres combats ? Au moins douze, dont deux luronnes. Treize me dit-on. Les chiffres sont là, preuves solides faisant face à l'impalpable destiné de l'humanité. « Un tel sacrifice est-il nécessaire ? » interrogerons les sceptiques. Eh bien oui, mille fois oui. Soma, nectar des dieux, panacée universelle, le grog à la cerise mérite bien cette débauche d'effets spéciaux, cette traque où le bon vivant, plongé au plus profond de la jungle germanique, redevient fragile et craintif.
Aussi non, le grog à la framboise n'est pas mal non plus.