Le 15 Août est célébrée la fête du néant. Enfin fête… Ce jour, funeste d'entre tous, voit l'agitation cesser, le bruit sourd du bonheur animal se faire silence, et la mort elle-même, créature belle et inquiétante quoiqu'un peu fantasque et sans cœur, disparaître au profit d'une chkoumoune forcément née d'un esprit dérangé malévolent et inutile.
Il ne se passe jamais rien le 15 août, ou alors des choses qui ne devraient pas arriver. Macbeth, grand homme mal conseillé mais aimant, n'est-il pas mort ce jour là, assailli de toutes parts par les hordes d'arbustes du Japon dirigées par le vicieux général Kurosawa ?
Depuis ce jour funeste, Christopher Marlowe, lui-même, a décidé de ne plus écrire, laissant la place de vénérable chroniqueur à de moins talentueux que lui. Profitons de cette remarque pertinente pour jeter des pierres à Victor Hugo qui, allongé dans sa tombe, nous regarde de son œil torve.
Oublions donc ce jour fâcheux en se disant que demain la vie reprendra son cours et la mort les âmes des plus usés d'entre nous.