Les Folies Bergères

« Et en Arcadie, je. » comme disait le proverbe antique. Ce qui ne signifie, qu'on me pardonne mon étroitesse d'esprit, pas grand chose. Ou alors, les Anciens étaient plus sages que nous, et leur sagesse était opaque à notre entendement.

L'Arcadie, telle qu'elle demeure en notre imaginaire, est synonyme de plaisir agraire, de liberté champêtre et de folies bergères. C'est dans un décor bucolique, peuplé de pâtres dénudés, harmonieusement bodybuildés (corpo-construits, en français dans le texte), de pastourelles aux blancs manchons et de muses idéalement proportionnées, qu'on se représente, d'ordinaire, cette contrée mythique. Les bergers qui l'habitent, à vrai dire, passent plus de temps à taquiner la lyre, rouler du pec' et badiner la gueuse qu'à garder leurs troupeaux.

« Poète, prends ta lyre, et me donne un baiser ». Phantasme, ô combien mussétique, du poète romantique pâmé dans son extase pré-post-moderne. C'est le cadre qui fait l'homme, et la lucarne qui fait le penalty parfait. Dans le paysage artificiel de l'Arcadie, reflétant un passé qui jamais ne fut, les folies bergères vont bon train. Ce sont elles, ne l'oublions pas, qui ont fait la gloire de la France. Mais cela est une autre histoire, que je vous conterai un autre jour.