La stridulation s'apparente au couinement, au feulement, au reflux gastrique (bon appétit), au gargarisme et tant d'autres techniques vocales à mi-chemin entre le savoir perdu des Olmèques et les rites nuptiaux des grands mustélidés de l'Ile de Malgaurion.
Quand on stridule, selon qu'on officie dans un registre haut ou dans un registre bas, on ne se rattache pas à une seule et unique tradition, mais bel et bien à deux ordres vocaux différents, chacun puisant ses racines dans un terroir bien distinct.
La stridulation haute, ou altistridulance, se réclame, et on ne saurait lui donner tort, des cris mis au point sur les hauts plateaux des Andes par les audacieux bergers précolombiens ayant peuplé ces terres, bien élevées par leurs mères et l'activité tectonique présente dans la région depuis le quaternaire, avant l'intrusion des conquistadores et autres virus mutants. Elle se caractérise par une noblesse frontale et un répertoire agastrique qui trouve son origine dans la consommation quotidienne de saucisson de lama.
La stridulation basse, ou nanostridulance, a pour objectif la miniaturisation des récifs coraliens, pour pouvoir plus aisément les exporter vers l'Ile de Malgaurion, dont les habitants ancestraux, voilés de mystère et vêtus de paréos, sont d'authentiques mustélidés extracurriculaires. Géants. La stridulation basse prend sa source en leurs entrailles, et se réverbère (Léonard) constamment d'une liane à l'autre, sans tenir compte des répercussions sur l'environnement. Pour lutter contre leur prolifération, l'archidiacre Ihmenotep IV les a bannis dans un autre continuum spatio-temporel, hors duquel s'échappent parfois, par temps de brouillard, les mélopées lancinantes des anciens pêcheurs de Mégathorion (devenue, par le jeu de la déformation subvocalique propre aux aborigènes de cette région du sud de l'Océan Indien, au fil des âges, Malgaurion).