Le chat est un grand solitaire. Qu'il soit en voyage, en pleine forêt, en famille ou dans une réunion d'anciens élèves, il n'est jamais accompagné que de sa seule solitude. Bien que cela lui plaise de ne pas avoir à se coltiner la sociabilité des autres âmes errantes du monde, il arrive pourtant, au hasard d'une soirée ratée entre félidés, que le chat soit pris d'un désespoir tout kierkegaardien. Ce n'est donc que pour expulser cette sensation de malaise, qui gratte derrière l'oreille, que le chat chasse la souris et l'oiseau maigrichon. Ces derniers peuvent tenter de fuir leur ennemi en volant plus haut, toujours plus haut, enfin surtout l'oiseau, c'est peine perdue. Car le chat contrôlant le temps comme certains contrôlent les douanes, peut facilement appeler à sa rescousse une petite averse ou une giboulée pour ramener au sol ces proies célestes, qu'il étêtera ensuite, avant de se repaître de leur sang encore chaud. Lorsque le chat a l'humeur guillerette, il fait des mots-croisés.