Ennemi juré du Captain Zabardast, le professeur Dhamaka aime nuire à son prochain. Pour cela, il invente des machines toutes plus diaboliques les unes que les autres : l'essoreuse à salade diabolique, la motocyclette diabolique, le savon à la lavande diabolique et bien sûr l'aérateur chromé six vitesses…
Son usine, la Manufacture indienne d'objets démoniaques de Gurgaon (गुड़गांव की शैतानी वस्तुओं का भारतीय निर्माण) tourne à plein régime, finançant ainsi ses nombreuses et toujours infructueuses tentatives de conquêtes du monde.
Sa plus belle invention est sans doute la machine à voyager dans le temps diabolique, dont il garde précieusement le secret. Les réglages étant très précis et l'aléa de panne au beau milieu de nulle part assez important, le professeur ne l'utilise qu'avec parcimonie, soit une ou deux fois par mois, ce qui évite les paradoxes temporels. Au cours de ses voyages, il tente de modifier l'Histoire à son avantage, mais, surprise, tombe toujours nez à nez avec un justicier musclé mais bedonnant, toujours le même : le Captain Zabardast, souvent accompagné d'un invité vedette en rapport avec l'époque en question, tel que le mystérieux Chacha India – Jawaharlal Nehru, affublé d'un masque – ou Râ Sultan — Razia Sultana, habillée en homme et avec une fausse barbe.
Homme d'affaire habile, génie du mal expérimenté, le professeur Dhamaka est aussi un très beau spécimen de mâle à moustache. « Encore un ! », me direz-vous, « Ça commence à bien faire ! », et vous aurez raison. Heureusement pour notre récit, ce n'est pas pour lui une occupation à temps complet : le soir, délaissant sa perruque, sa moustache factice et son air menaçant, le professeur redevient Purav Akashvani, animateur de soirée et crooner pour vieilles dames. Il parcourt les villages dans sa camionnette vert et orange toujours prêt à pousser la chansonnette avec son orchestre. Ça lui permet de souffler un peu.