Le cake aux olives est un gâteau traditionnel né de la cuisson au four d’une mixture composée de farine, d’œufs, de gras, de sucre et de raisins de Corinthe à laquelle on a ajouté des olives. Une fois prêt, ce plat se mange chaud ou froid, voire tiède, mais toujours après avoir enlevé les raisins un à un parce que d’accord, la tradition c’est important, mais c’est surtout n’importe quoi. Il est possible de se débarrasser de ce rituel ridicule en remplaçant dans la recette les raisins par du jambon, mais la quarantaine de birbons et de birbasses cacochymes de l’Académie française le déconseillent, parce qu’on ne badine pas avec les traditions et encore moins avec les définitions d’antan, fussent-elles caduques.
Cake, le mot, vient du vieux norrois (norrǿnt mál) kaka, qui veut dire peu ou prou la même chose qu’en anglais1) par où il est passé, avant d’arriver dans les cuisines du midi, en France, et ça tombe bien, c’est la bonne heure pour préparer le déjeuner. Il aurait pu s’arrêter là, et se reposer sous un olivier, mais non, il a préféré continuer sa route jusqu’à Corinthe, où sèche Vitis vinifera. C’est ce que la garde prétorienne de la langue française raconte, du côté du quai de Conti et qu’il faut croire sous peine de damnation éternelle ; eh bien tant pis : le cake aux olives vaut bien ça.
Ce mets est donc à la fois scandinave, méditerranéen et charcutier. Il se mange à toute heure, de tout temps, s’emporte partout et ravira les enfants comme les adultes, sauf les quarante intraitables de l’Institut de France à qui on ne la fait pas. Il est le l’ambassadeur de la culture européenne sur toutes les tables du monde. Il mérite bien sa couronne d’olivier (κότινος), qui est tout de même un peu plus classe que la couronne de céleri que porte le vainqueur pâtissier des Jeux néméens, la tourte au mouton (scotch pie).