La Prana Bindu Sedjementyâr est un groupement d'inspiration mystique et charlatanesque mieux connue dans le monde francophone comme les enfants de la gerbille atomique. Le fondateur de cette organisation est Mahagovinda Boddhisattyam, qui, malgré un nom qui sent bon les épices et les chapatis, est péruvien. Son histoire est connue ; nulle besoin de la répéter ici. Pourtant ce n'est pas l'envie qui nous manque… Quelle belle occasion ratée pour sortir un radotage de derrière les fagots dont nous avons le secret !
Cette secte, puisque c'est de cela qu'il s'agit – n'ayons pas peur des mots, ces immatérielles entités tyranniques – a son quartier général dans le Larzac, à mi-chemin entre La Bouille-Sainte-Marthe et Sainte-Louisette-de-Cernon : les jardins de l'Atlantide. Le lieu porte assez bien son nom, du moins en partie, puisqu'il se compose au trois-quart de jardins, vergers et autres pépinières. On y plante de tout, sauf de l'ail et de l'oignon, considérés comme impies, allez savoir pourquoi.
Les exaltés y sont accueillis les bras ouverts, les touristes avec joie, les journalistes sans enthousiasme et les gendarmes avec dédain. Il faut dire que l'escroc en chef est un habitué des prétoires. « Cabale ! » s'indignent les adeptes cerebello-récurés, lorsque les reporters les interrogent, micro à grosse bonnette orange à la main, les yeux cachés derrières d'imposantes lunettes aux verres fumée, à la sortie du tribunal.
Le livre sacré de la Prana Bindu Sedjementyâr est l'Évangile nucléaire, qui, à vrai dire, ressemble fortement à un croisement entre un mauvais roman de gare et une nouvelle de science-fiction absurde. L'ouvrage à reçu de nombreux prix littéraires, dont le Goncourt et le prix Eugène-Dabit du roman populiste trois années de suite. Il n'y est nulle part fait mention de gerbille, atomique ou non. C'est bien dommage !