La parenthèse

La parenthèse est, de deux choses l'une, soit un signe de ponctuation généralement accompagné de son jumeau contradictoire, qui aime à lui tourner le dos, soit une sorte de hiatus, métaphoriquement, dans la vie des gens. On parle aussi de parenthèse pour signifier l'espace compris entre les deux parenthèses. A vrai dire, la parenthèse concerne surtout cet interstice inclus dans l'intervalle. Les deux unités graphiques liminaires signifiant la pause, l'ouverture parallèle, en dérivation, d'un espace utopique ou suspendre le fil ordinaire du discours, doivent-elles être désignées sous la même appellation que leur raison d'être ? N'y a-t-il pas de terme plus adéquat, moins sujet à confusion, que ce mot malencontreusement polysémique ? Hein ? Je vous le demande un peu.

Si j'avais un peu de suite dans les idées, j'ouvrirais ici même une parenthèse de bon aloi, pour démontrer la qualité de ma marchandise, hop, démonstration, pierre philosophale, grand seigneur, en veux-tu en voilà, eh bien non. Je laisse la tâche à mes subalternes, ou disons mes alternes, quelle qu'en soit par ailleurs la volonté. Et je ne vous parle même pas de la représentation. Mais je m'égare. A part qu'elle ne comporte pas les signes adéquats (encore que), cette digression d'un plein paragraphe constitue un (bel) exemple de parenthèse.