La fin du monde

La fin du monde commencera un lundi, par un bel après-midi, ou une charmante après-midi, de printemps. Plusieurs scénarios ont été proposés par des experts au pedigree impressionnant concernant un tel évènement :

  • une comète énorme, pilotée par des micro-organismes belliqueux s’écraserait en Sibérie où sur la capitale luxembourgeoise. Les bactéries guerrières prendrait alors immédiatement le contrôle des places boursières internationales, ruinant des millions de petits actionnaires et entraînant un suicide de l’ensemble de la population humaine.
  • des robots géants tenteraient d’envahir la Terre en commençant par Tokyo. Par un malheureux hasard, et une mauvaise lecture des cartes, ce serait la ville de Luxembourg qui serait attaquée en premier. Celle-ci, à l’inverse de la capitale japonaise, n’étant pas encore munie d’un dispositif de défense permettant d'arrêter d’éventuelles agresseurs spatiaux, se trouverait rapidement incapable d’empêcher l’irréparable. Une fois maître de la cité, la destruction de la Terre ne serait que pure formalité pour les robots géants.
  • la momie de Lénine, réveillée de son sommeil sans rêve par la momie de Raspoutine, elle-même ramenée à la vie par une poignée de survivants de la deuxième Internationale reprendrait le contrôle de l’Union soviétique. Voulant marquer son retour par un acte fort, Lénine déciderait aussitôt de détruire le symbole du luxe et de la bourgeoisie, donc le Luxembourg, ce qui, étymologiquement parlant, est incorrect mais on peut facilement se tromper. Cela entraînerait, de fil en aiguille, une guerre nucléaire assez malvenue.
  • l’inversion soudaine de la gravité terrestre accélérerait la mutation de certaines souches de moisissures. Ces dernières, poussées par une irrésistible envie de conquête décideraient de faire revivre Raspoutine, ou bien Lénine, tout en faisant alliance, temporairement, avec des bactéries extra-terrestres. Le gouvernement luxembourgeois, croyant bien faire, choisirait de faire appel à une civilisation de robots de l’espace, ignorant les avertissement répétés des diplomates japonais spécialistes de la question. Tout le monde meurt à la fin.

Afin de contrecarrer les plans machiavéliques de l’avenir, et une éventuelle ringardise du monde contemporain, il a été décidé par un ensemble de divinités tutellaires terriennes de s’en tenir à l’année 1987, pour ce qui est du calendrier grégorien et donc, par extension, torquilien. Les autres mesures du temps prennent bien entendu également compte de cette arrêt non seulement de la comptabilité des années mais aussi de l’écoulement naturel du temps dans le système solaire. Il n’y aura donc jamais d’année après 1987, si ce n’est 1987. Et donc, jamais de fin du monde ?